UNE LONGUE LIGNÉE DE MENUISIERS
Nous venons de voir qu'il existait à la fin du XVIIe une famille CHASSA(I)GNE de menuisiers au village de Carrieux.
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Pierre CHASSAGNE meurt en 1718 à 75 ans et son épouse
Anne DELMAS en 1722.
Un fils "Pierre" est présent à leur inhumation et
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en 1706 ce Pierre, menuisier au village de Carrieux, épouse à Liorac
Jeanne AUGEYROLLE du Sorbier.
Elle était fille de Jean, clerc, et de Bernine FERRIER. La profession de son père suggère peut être une relation avec les CHASSAIGNE notaires de Carrieux que nous venons de voir....
Plusieurs enfants naissent dont : Catherine (1707), Françoise (1710), Jean (1714), Jean (1716).
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En 1738, un de leurs fils Jean CHASSAGNE, menuisier à Carrieux, épouse à Liorac Marguerite MARTINOT (~1719-1791) du Sorbier.
L'histoire ne se simplifie pas puisqu'ils ont au moins 4 fils (en 1739, 1743, 1745, 1752) tous prénommés Jean !
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En 1769 un des fils Jean CHASSA(I)GNE épouse à St Marcel Marie Anne LANGLADE. Il n'y a aucun détail sur l'acte de mariage, si ce n'est qu'ils ont obtenu la dispense de deux bans.
Plusieurs enfants naissent à Liorac : Marie en 1769, Marguerite (1771), Françoise (1774),
Pierre (1779), Marguerite (1784).
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En 1812 Pierre CHASSAGNE, unique fils des précédents, menuisier, épouse à Lalinde Anne CHANAUD
Ils ont de nombreux enfants nés à Liorac : Marie en 1813,
Jean en 1815, Françoise en 1816, Pierre en 1818 (déclaré par le grand père Jean 75 ans menuisier tout comme Jacques né en 1820),
Pierre en 1821, Marguerite en 1824, et Jacques en 1825.
Sur le recensement de Liorac de 1836, on retrouve Pierre Chassagne et Anne Chanaud au bourg où ils tiennent maintenant une auberge.
Plusieurs enfants vivent encore avec eux : Marie la fille ainée (22 ans), Jean le fils aîné (1815, 20 ans) est menuisier, Françoise (née en 1816, 17 ans) est couturière, Jean (en fait Pierre, né en 1818, 16 ans) et Jean (15 ans) sont garçons menuisiers,
et Jacques (9 ans) est trop jeune pour exercer un métier.
Le père décède en 1845, la mère Anne Chanaud tient toujours l'auberge au bourg (
cf une histoire ici)
Que vont devenir tous ces enfants ?
Les filles vont se marier à Liorac : Marie en 1837 avec Pierre Gouzoux maréchal ferrant à Mouleydier, et
Françoise en 1838 avec Jean Baptiste Coupat, scieur de long, originaire du Puy de Dôme.
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En 1846 Jean CHASSAGNE, le fils aîné (né en 1815) est toujours menuisier : il épouse Marguerite LOUBIAT du Turmendy.
Ils vivent au bourg avec Anne Chanaud qui est alors veuve et deux de ses fils Pierre et Jacques.
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En 1848, Pierre Chassagne (né en 1821) est aussi menuisier. Il épouse Marie DUSSOU. Elle est la fille unique d'un tailleur d'habits, et habite avec ses parents au bourg de Liorac.
Là encore de nombreux enfants arrivent : Marie (en 1850), Pierre en 1851, Anne en 1853,
Jean en 1855 (Anne Chanaud vient de mourir à 70 ans et Pierre et Marie DUSSOU sont maintenant aubergistes),
Pierre en 1858, Jean en 1862 et encore Pierre en 1867. Pour presque toutes ces naissances, le père Pierre Chassagne signe "Victor Chassagne"!
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En 1851, Jacques Chassagne, menuisier, né en 1825, le plus jeune fils d'Anne Chanaud, épouse à Liorac Cécile FILEYSSANT, fille d'Elie charpentier de moulin et de Marie Chaveron.
A cette étape, on ne peut que remarquer le nombre considérable de "Pierre" et le nombre élevé de "menuisiers" ! Liorac était certes plus actif que de nos jours,
mais le nombre de menuisiers ne pouvait pas augmenter indéfiniment, les commandes n'étaient sans doute pas suffisantes pour nourrir toutes ces bouches,
d'autant qu'il existait dans le village d'autres familles exerçant ce même métier (Allemandou, Poumeyret...).
Trouver une autre activité s'imposait donc pour certains cadets de la famille Chassagne. C'est le cas de Pierre Chassagne né en 1858, fils de Pierre et Marie Dusssou qui va devenir boulanger.
UNE LIGNÉE DE BOULANGERS
Pierre CHASSAGNE ( 1858-1927 ) est boulanger. II a sans doute fait son apprentissage chez Alfred Hévrard et Jeanne Rose Charrière, boulangers à Pont St Mamet (Douville).
puisqu'il épouse en 1882 leur fille
Jeanne Rose Hévrard (1864-1891). Le couple s'installe au bourg de Liorac et une fille Amélie nait en 1884. (Elle épousera en 1905 à Liorac Pierre CAILLAVET boulanger à Ste Foy de Longas.)
Malheureusement Jeanne Rose Hévrard décède en 1891 à Liorac.
Veuf, Pierre Chassagne se remarie en 1895 à Liorac avec
Marguerite COMTE, née en 1874 au bourg de Liorac, fille
de François Comte tailleur de pierres et de Marguerite Riaux. Les frères de l'époux, Jean Chassagne 39 ans et Gaston Chassagne 33 ans, sont toujours menuisiers à Liorac.
Trois garçons et deux filles naissent de ce mariage. :
► en 1896, Jean dit Léonce: il sera boulanger dans le haut du bourg de Liorac. Marié en 1921 avec Albertine PIEL.
Ils tiendront pendant des années une boulangerie, café, épicerie, poste à essence. Il décède à Liorac en 1962.
► en 1897, Pierre dit Fernand
► en 1899 Marie Eleonore, décédée à 19 jours.
► en 1900, Marie, elle épousera à Liorac en 1926 André JOIRET, un agriculteur de St Sauveur.
► en 1902, Pierre dit Raoul.
► en 1906, Marie Renée : elle épousera à Liorac en 1932 Robert Charles SALVIAT boulanger à Ste FOY la GRANDE (Gironde), né à STE FOY en 1909 et décédé à St Capraise en 1982.
► en 1909, Marcel. Il sera aussi boulanger, se mariera à St Capraise de Lalinde avec Marie Madeleine FAURE, originaire de Corrèze, et y mourra en 1991.
Une famille durement touchée par les deux guerres mondiales puisque
deux des quatre garçons sont inscrits sur le monument aux morts de Liorac !
En effet, les deux ainés Léonce et Fernand, ont particpé à la première guerre mondiale et
Fernand (à gauche) est "mort pour la France" le 2 octobre 1918 à Boissy le Château dans la Marne des suites de ses blessures, moins de deux mois avant l'armistice.
Il n'avait pas 21 ans !
et
Raoul (à droite) est mort en déportation pendant la deuxième guerre mondiale :
dénoncé comme résistant à la Gestapo, il fut arrêté à Liorac et déporté au camp d'Hradishko au sud de Prague où il est mort le 14 mars 1944 .
voir ICI.
Merci à Annie LEYGUE pour ces deux photos de ses grands oncles.
Léonce le fils aîné a survécu aux deux conflits et a continué à faire du pain à Liorac. Son épouse Albertine Piel a vécu jusqu'en 1997.