1-
Le tabernacle occupe le centre du rétable et se trouve en position avancée par rapport à l'ensemble: sa porte (1) est flanquée de deux panneaux disposés en biais (2 et 4).
De part et d'autre du tabernacle, les panneaux 3 et 5 complètent le premier niveau.
Les photos qui suivent montrent les détails des panneaux finement sculptés.
Sur la porte du tabernacle : le bon Pasteur, portant une brebis sur les épaules. On peut remarquer le fonds de la niche finement piqueté.
Au dessus de la porte, Dieu le Père, figure que l'on retrouve fréquemment dans les rétables baroques.
De part et d'autre de la porte du tabernacle, deux statues de Saints: à droite St Paul de Tarse portant le glaive romain et à gauche
St Pierre portant un livre et facilement reconnaissable à sa grosse clef. En arrière plan, deux coquilles au-dessus des statues.
2- et 3-
Sur le panneau latéral du tabernacle, St Jean Baptiste (2) et sur l'aile gauche la figure de St François (3)
4- et 5- A droite, sur le panneau latéral du tabernacle,
St Martin (4), à qui l'église est dédiée, avec sa crosse et sa mitre (il fut en effet évêque de Tours)
et sur l'aile droite Côme et Damien (5), les patrons de l'église. Frères jumeaux, nés en Arabie, ils exercèrent gratuitement la médecine et atteignirent une grande réputation.
Tout en secourant les malades, ils diffusèrent la foi chrétienne. Quand les persécutions des chrétiens commencèrent, ils furent arrêtés et ayant refusé de renier leur foi, ils subirent le martyr,
mais les romains ne parvenaient pas à les exécuter, les flèches se retournaient contre leurs bourreaux, et ils finirent par être décapités le 27 septembre 287. Sur le rétable,
l'un d'eux porte un pot de pharmacien et l'autre une flèche, évoquant sans doute les épisodes difficiles de leur exécution.
On peut remarquer la tête d'ange au dessus du panneau.
Tous ces panneaux présentent des fonds finement décorés de points et sont délimités par des colonnes torses,
certaines lourdement décorées de feuillages. Ces colonnes torsadées sont caractéristiques de la deuxième période baroque (1675-1720)
ce qui correspond bien à l'installation du rétable. En effet, la visite canonique de l'église en 1688 ne le mentionne pas et une oeuvre de cette importance
aurait été sûrement signalée.