Une église fortifiée
avec une chambre-refuge

A l'époque de la construction de l'église de Liorac, le Périgord constitue une province frontière entre le royaume de France et le duché d'Aquitaine, qui devient anglais en 1152 par le mariage d'Aliénor d'Aquitaine avec Henri II Plantagenêt, le futur roi d'Angleterre. Des dissensions permanentes entre français et anglais entrainent des allées-venues de troupes et de bandes de pillards qui les suivent de près. Donc entre soldats, mercenaires et pillards, le pays n'était guère tranquille !
A chaque alerte, pour sauver les vies à défaut des biens, la population devait chercher refuge derrière des murailles : dans certains villages, les châteaux ou les abbayes pouvaient apporter cette protection, mais en leur absence, beaucoup de paroisses seraient restées sans défense s'il n'y avait pas eu l'église, seul édifice robuste d'un village. Et ceci explique le nombre important d'églises rurales fortifiées que l'on trouve en Dordogne.
L'imposante église de Liorac, flanquée d'un clocher fortifié, possède au dessus de la nef romane une grande chambre-refuge à deux étages. On peut facilement imaginer les guetteurs postés en haut du clocher, repérant les ennemis longtemps avant leur arrivée, sonnant le tocsin pour que les habitants se réfugient dans l'église.
Ci-contre la photo de la façade nord de l'église: le trait en pointillés délimite approximativement l'emplacement de la chambre refuge. Les deux ouvertures correspondent aux deux étages. Le plancher n'existe plus, mais les traces des poutres qui le soutenaient sont visibles dans les murs. L'accès à cette chambre refuge se faisait par un système de passerelles et d'échelles amovibles, sans doute à partir de la façade sud, sur laquelle on perçoit encore des ouvertures qui ont été murées.

 

@ Marie-France Castang-Coutou - postmaster*liorac.info (remplacer l'étoile par @)