Un tronçon de la voie romaine de Lyon à Bordeaux traverse donc la commune de Liorac et son large tracé,
avec des fossés distants d'au moins une dizaine de mètres, est encore bien visible dans les bois.
Mais seules des fouilles permettraient d'en apprendre un peu plus.
Mais y a-t-il d'autres vestiges de l'occupation romaine sur la commune de Liorac ?
à proximité de la voie romaine : des tuiles romaines
Des témoins rapportent avoir vu dans la vallée, à proximité de la Louyre, des conduits souterrains voutés bâtis en pierre comme l'indique le schéma ci-contre.
Une photo prise dans un champ près de la Louyre, à proximité du bief de l'ancien moulin de Boissière, montre des pierres taillées
en forme de coin pour former une voute.
Est-ce l'indice d'une installation de chauffage de l'eau pour des thermes ? ou pour une villa gallo-romaine ?
Là encore des fouilles seraient nécessaires...
On trouve d'ailleurs au même endroit des morceaux de terre cuite façonnés : des tuiles ou tegulae.
La tegula est une tuile romaine, façonnée dans l'argile et cuite au four. Comme le montre le schéma çi-dessus,
des tuiles semi-cylindriques placées à la jonction de deux tuiles voisines assuraient
l'étanchéité du toit. Les tegulae étaient aussi parfois utilisées pour recouvrir un corps lors de l'inhumation.
Ci-contre, des morceaux de tegulae trouvés à Liorac, qui reproduisent bien l'organisation des tuiles. On peut remarquer l'épaisseur des tegulae,
environ 2,5 cm, et le conduit pour l'écoulement des eaux.
Toujours, sur la commune de Liorac : des morceaux d'amphores
L'amphore était dans l'Antiquité le conteneur utilisé pour transporter du vin, de l'huile d'olive et des sauces de poissons.
Elle était à usage unique et dès que son contenu avait été consommé, elle était cassée et jetée.
Et si on peut se permettre cette comparaison, son usage était similaire à celui des
aux bouteilles plastique actuelles !
Aux IIe et Ier siècles avant notre ère, la Gaule importait massivement du vin d’Italie,
et il n'est pas étonnant de trouver des morceaux d'amphores disséminés dans toute la France.
Trouvés dans une zone à proximité de Filolie, deux pieds d'amphores, correspondant à deux amphores de taille différente.
Pour les deux, le fond est plein et la vue de l'intérieur montre une paroi très épaisse qui semble très solide.
Bien qu'artisanale, la fabrication des amphores par les potiers, suivait assez fidèlement des modèles adaptés à leur utilisation future et différents suivant les époques.
Ainsi, Dressel, un archéologue allemand, a pu regrouper les amphores par type et par période, et cette classification permet de dater les amphores.
Pour les deux derniers siècles avant notre ère, le principal modèle d’amphores produites en Italie est représenté sur le schéma (Dressel 1).
Sur ce dessin, la partie encadrée correspond aux pieds trouvés à Liorac et la taille du pied de la plus grande (18 cm), montre que l'amphore intacte devait dépasser un mètre
(la seconde était plus petite).
Ces amphores au fond plein et aux parois épaisses devaient être lourdes et contenaient au maximum une trentaine de litres. Des anses solides devaient en faciliter la manipulation.
L'intérieur des amphores était enduit de résine de poix pour assurer l'étanchéité et un disque de liège cacheté faisait office de bouchon.
Ces vestiges, vieux de 2000 ans, ont été exposés dans l'église de Liorac, lors des Journées du Patrimoine en septembre 2013. Merci aux personnes qui les ont prêtés.