LIORAC AVAIT DEJA UN INSTITUTEUR au moment de la loi Guizot :
1832-1834 : Pierre MIRABEL,
1835-1839 : Jean BIEAUD,
1840-1846 : André LESCURE,
mais comme nous allons le voir, l'ILLÉTRISME PERSISTAIT !
Il y avait donc une école primaire à Liorac pour les garçons. Mais la présence de l'école au village ne suffisait pas pour que les parents y envoient leurs fils
et ceci pour plusieurs raisons :
► les raisons financières pouvaient constituer un obstacle pour beaucoup de paysans, métayers, bordiers ...,
même si la contribution des familles au traitement de l'instituteur restait faible.
► il ne faut pas oublier que la Dordogne était un pays rural au développement économique faible
et que beaucoup de familles ne pouvaient se passer des enfants pour assurer certains travaux.
► enfin beaucoup de parents ne voyaient pas l'intérêt de l'instruction et continuaient à vivre et à travailler comme leurs parents avaient vécu...
Deux moments essentiels de la vie d'un garçon (le conseil de révision et son mariage) permettent d'apprécier l'illetrisme de la population :
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Les conscrits illettrés dans le sud du département :
Pour la décennie qui suit la loi Guizot, on trouve encore des pourcentages effrayants de conscrits illettrés, surtout dans les campagnes :
dans le canton de Lalinde, 68 à 72% de conscrits ne savaient ni lire ni écrire ! (référence : La Dordogne de Cyprien Brard, Michel Combet, Anne Sylvie Moretti, publié par les Archives de la Dordogne)
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Signatures des époux entre 1843 et 1862 à LioracLe comptage des
signatures des époux lors des mariages à Liorac, conduit à la même constatation : en effet l'époux ne signe que dans 26% des cas et l'épouse dans moins de 7% des cas.
Ainsi 74% des hommes qui se mariaient à Liorac ne savaient même pas signer ... et ne parlons pas des filles !
Il faudra attendre encore 50 ans pour que l'école devienne gratuite et surtout
obligatoire pour les garçons aussi bien que pour les filles !