Les curés de Saint Martin de Liorac

L'ANCIEN RÉGIME (5): vers la Révolution

Sous la fin du règne de Louis XV, puis celui,très court, de Louis XVI
et pendant la période troublée de la Révolution ...

Antoine de LASCOUPS : de 1768 à 1792

La famille de Lascoups est une vieille famille de Saint Georges de Montclard, commune qui abrite d'ailleurs toujours le château de Lascoups. Cette famille a développé des alliances avec la famille Pourquery, puisqu'un Jacques de Lascoups épousa en 1708 à Liorac une demoiselle Marie Pourquery.
Antoine de LASCOUPS est né en 1713, peut être issu de ce couple, mais la perte des registres de cette époque à St Georges de Montclard, empêche de vérifier son ascendance. Néanmoins, l'alliance des deux familles a probablement favorisé le transfert de la cure d'un Pourquery à un Lascoups !
Son ministère à Liorac commença donc à la fin du règne de Louis XV, et se poursuivit sous celui de Louis XVI. Durant toutes ces années, sa signature change et on trouve "de Lascoups", "du Cluzeau", "du Cluzeau de lascoups", ou souvent simplement "Lascoups".

Très vite les prémisses de la Révolution se firent sentir à Liorac : ainsi en 1780, un épisode "d'émotion populaire" secoue le village et c'est le curé Lascoups qui intervient et calme les esprits.
Voici un résumé des évènements :
"le dimanche 2 juillet 1780, après la dernière messe, vingt cinq ou trente métayers et bordiers se rendirent devant la maison du sieur de Carieux" (il s'agissait de Charles Valleton, gendarme de la Garde du Roy) "et heurtèrent à grands coups de marteaux sa porte ... et lui dirent qu'ils venaient pour lui parler."
N'ayant pas ouvert la porte, ils entendirent "cette populace qui criait en jurant et blasphémant qu'ils reviendraient après vêpres en plus grand nombre ". Et c'est ce qui se passa : "après vêpres, après avoir sonné le tocsin, ils revinrent chez Mr de Carrieux en plus grand nombre. Mr le Curé, après la démarche de cette populace, la précéda et arriva chez Mr de Carrieux et luy dit qu'il ferait bien de donner sur le champ quittance à ses gens des sommes qui leur avait été imposées sans quoi il risquait d'être brûlé ou assasiné dans sa maison. Mr de Carrieux voyant cette troupe de gens furieux à sa porte, se décida à donner une quittance à ces gens, laquelle quittance fut remise à Mr le Curé qui les fit se retirer...".
A l'origine de ces évènements, un problème d'imposition : un remboursement de 3000 livres est due cette année par les redevables de la paroisse de Liorac (par comparaison, un journalier gagnait à cette époque au mieux 15 sols par jour de travail, c'est à dire moins d'une livre !)
Mr de Carrieux dit qu'ayant obtenu un arrêt de Conseil d'Etat du Roy l'année 1778, qui casse un arrêt de la Cour des Aides de Guienne et un appointement de l'élection de Périgueux, ce condamne les habitants de la paroisse de Liorac au remboursement de la somme de trois mille livres et ordonne que ladite somme sera imposée sur le role des tailles de ladite paroisse de Liorac, et que cette imposition ayant eu lieu cette année, le controleur en exercice a été obligé de faire saisir les revenus des redevables de la dite paroisse pour se procurer le payment.
Les tensions grandissent à Liorac, les charges augmentent et le curé a déjà environ 67 ans. Il prend un vicaire pour l'aider. Il s'agit d'Etienne BOUNY, qui sera ensuite curé de Liorac. Mais sur un acte de 1788, on le sent un peu "agacé" par ce vicaire, il écrit :
"le 6 juin 1788; une inconnue a porté une fille ayant à son col un billet attestant quelle navait pas été baptisée, l'inconnue a affirmé quelle portait cette fille à une nourrisse au vilage de chambari psse de St marcel, la petite a été baptisée par mr Bouny mon vicaire a mon insue, le parrain a été jean roussel marguiller la marraine marie dussou tous deux habitants du present bourg. Lascoups curé de Liorac.
et bientôt, à 78 ans, il va devoir prêter les serments révolutionnaires pour rester à Liorac !

@ Marie-France Castang-Coutou
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