La Basserie,
les temps modernes

En 1793, un Meynardie habitant la Basserie apparait pour la première fois dans les registres : en effet, à l'occasion de la naissance à la Roque d'une petite fille, Marie Valleton, Henri MEYNARDIE, demeurant au village de la Basserie est témoin.
De façon amusante, il est noté comme "exerçant la profession d'honete homme". Dès le XVIIème siècle, l'honnête homme est le modèle d'homme "idéal" obéissant aux valeurs sociales, morales et intellectuelles: honnête, curieux et cultivé, discret et réfléchi, respectueux des bonnes manières, ..., faisant preuve de nombreuses qualités, ce qui l'a sans doute naturellement conduit à la tête de la commune! Henri Meynardie fut en effet le premier maire de Liorac, de 1792 à 1799. Né en 1748, il avait la cinquantaine lorsqu'il épousa Marie Bannes le 14 frimaire de l'an VII (14 décembre 1798) : il était alors agriculteur à la Basserie. Un fils, Armand Meynardie naquit à la Basserie le 25 vendémiaire de l'an 9 (17-10-1800). A la même époque, on trouve Jacques Alary laboureur, marié à Louise Mourguet, et Marie Verrie servante à la Basserie.
Les Meynardie vont conserver la Basserie au cours du XIXème siècleOn les retrouve en effet à la Basserie dans les différents recensements de Liorac. Quelques exemples sont indiqués en suivant.
La Basserie en 1836
Armand Meynardie, le fils d'Henri, premier maire de Liorac, et de Marie Banes a épousé en 1825 la fille du maire de l'époque, Léonard Etourneau Lavalette. De cette union naitront plusieurs enfants et en 1836 ils avaient déjà deux garçons. En 1836, Marie Banes, la mère d'Armand est veuve et habite la Basserie. Elle y finira ses jours en 1840. Un domestique et deux servantes complètent la maison.
MEYNARDIE Armand propriétaire, 35 ans
ETOURNEAU LAVALETTE Gabrielle, 31 ans, femme Meynardie
MEYNARDIE Léonard Alexandre, 8 ans
MEYNARDIE Léonard Ludovic , 6 ans
BANES Marie, 69 ans, veuve Meynardie, aïeule
FAVARD Jean, domestique, 28 ans
PREVOT Jeanne, servante, 24 ans
PREVOT Marie, servante, 22 ans

La Basserie en 1846
Le recensement de 1846 ne montre guère de changements dans la famille Meynardie à la Basserie, sauf un troisième fils Jacques né en 1839.
◊ MEYNARDIE Armand, propriétaire, 45 ans
◊ ETOURNEAU LAVALETTE Gabrielle, sa femme, 41 ans
◊ MEYNARDIE Léonard, leur fils ainé, 18 ans
◊ MEYNARDIE Léonard, leur fils second, 16 ans
◊ MEYNARDIE Jacques, leur fils 3ème, 7 ans
◊ CHASSAGNE Fillette, cuisinière, 50 ans
◊ FILEYSSANT Anne domestique, 17 ans
Deux familles de métayers travaillaient sur le domaine :
◊ CARBONNIER Marguerite métayère, une veuve de 65 ans. Son mari, Baptiste Doyen était métayer à la Basserie et il est mort en 1845.
◊ DOYEN Antoine, son fils, âgé de 27 ans était lui aussi métayer, à Filolie en 1844, puis il a passé quelques temps à la Basserie à la mort de son père, sans doute pour aider sa mère, puis à la Rafigne en 1846.
◊ MÉRY Marie, 26 ans, sa femme
◊ DOYEN Marguerite leur fille, 2 ans
◊ DOYEN Marie, 30 ans, fille à Marguerite
◊ MERY Pierre domestique, 40 ans

◊ CHANTEGREILH Jean, vigneron, 30 ans
◊ GEOFFRE Antoinette sa femme, 30 ans
◊ CHANTEGREILH Julie, leur fille, 3 ans
◊ CHANTEGREILH François, leur fils, 8 mois

La Basserie en 1866
La famille Meynardie est toujours à la Basserie. Armand Meynardie est mort depuis déjà 10 ans. Son épouse Gabrielle ETOURNEAU LAVALETTE habite la Basserie avec deux de ses fils. Le fils ainé, Léonard Alexandre a épousé Marie DUMAS, de Creysse, et a déjà un enfant, Jean-Bernard. C'est la quatrième génération de Meynardie à la Basserie.
◊ ETOURNEAU LAVALETTE Gabrielle, propriétaire, 62 ans
◊ MEYNARDIE, son fils 36 ans
◊ MEYNARDIE Léonard, son fils, 38 ans
◊ DUMAS Marguerite sa femme, 27 ans
◊ MEYNARDIE Jean Bernard, leur fils 10 mois (o23 sept 1865)
◊Anne GOUROU servante 14 ans
◊FILLIOL Louise, servante 15 ans
◊Jean CARBONNEL, domestique
Une famille travaille sur le domaine :
◊ FAURE Pierre, vigneron, 55 ans
◊ GIRY Marie, sa femme, 47 ans
◊ FAURE Pierre, leur fils, 18 ans
◊ FAURE Jean, 11 ans
◊ FAURE Marie, leur fille, 14 ans
◊ FAURE Marie, couturière, 16 ans

On peut remarquer la présence en 1856 et 1866 de vignerons travaillant à la Basserie. Le domaine produisait donc du vin. Qu'est devenue la Basserie au moment de l'attaque des vignobles par le phylloxéra vers 1880 ?
La Basserie au XXème siècle
André Schmocker raconte:
"Lorsque mes parents sont arrivés à Liorac et plus précisément au Préligoneau, c'était le 23 octobre 1952, jour de l'anniversaire de ma mère. La Basserie présentait à l'époque un tout autre visage, vue de la route qui mène aux Mails. Ce qui est aujourd'hui une grande prairie de plusieurs hectares, avec des chevaux en liberté, était à cette époque une parcelle plus petite, plus ou moins en friche. Il me semble qu'il y avait sur la pente des restes de pieds de vigne, qui étaient redevenus sauvages. Par contre, sur la partie haute et plus plate, des rangs étaient encore bien visibles depuis la route. Mais je ne crois pas que ces vignes fussent encore exploitées. Au centre de la pente, entre le chemin montant au château et la lisière de la forêt, et à environ 2/3 de la hauteur, s'élevait "la maison du vigneron". Cette grande bâtisse carrée avec rez-de chaussée et un étage était couverte d'ardoises, je ne l'ai jamais vue habitée. Il n'y avait plus ni porte ni fenêtres aussi bien en bas qu'à l'étage. J'ai moi-même aidé le propriétaire des lieux, Guy de Tourdonnet, à démolir cette ruine en 1962 ou 63. Les vestiges des vignes avaient disparu et toute cette pente aujourd'hui en prairie, a été labourée et ensemencée en céréales."

Merci André pour ce témoignage.

@ Marie-France Castang-Coutou
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