Le Périgord, occupé depuis la plus haute antiquité, est traversé par un réseau dense de vieux chemins :
certains sont romains, empruntant parfois des chemins gaulois préexistant, d'autres voies sont plus
récentes, datant du Moyen-Âge ...
Ce réseau a été bien sûr largement modifié par l'implantation de routes modernes.
C'est dire que reconstituer un tracé des voies romaines dans la région nécessite
un long travail de recherche basé sur des sources éparses et parfois contradictoires. Ces sources
sont indiquées en bas de page.
Un peu d'histoire ...
Au début de notre ère, la Gaule était sous la domination romaine. Elle fut découpée en
plusieurs provinces, les Gaules, et Lyon était la capitale des Gaules. Agrippa, un conseiller de
l’empereur Octave Auguste, créa alors un réseau routier en étoile
à partir de Lyon, reliant la capitale aux différentes provinces, et en particulier à
la Gaule aquitaine qui nous intéresse.
Ainsi la capitale de l'Aquitaine, Saintes, puis Bordeaux, fut
reliée à Lyon par le "réseau d'Agrippa".
Ces routes avaient une importance capitale dans la vie de l'Empire Romain :
○ bien sûr d'un point de vue militaire, les légions devaient s'y déplacer rapidement,
○ pour la communication : les messagers de la poste impériale parcouraient de grandes
distances grâce à un système de relais bien organisé,
○ les déplacements des particuliers, pour des raisons personnelles ou commerciales,
étaient facilités par la mise à disposition de véhicules divers et aussi de montures,
○ enfin, le transport des marchandises par route, se prolongeait souvent par un transport
fluvial, comme c'était le cas de Bergerac vers Bordeaux par la Dordogne.
La construction d'une route était avant tout pour les ingénieurs romains un problème
technique à résoudre. Le but à atteindre était de rejoindre deux points par le plus court chemin :
- le tracé de la route devait tendre par conséquent vers la ligne droite (une voie romaine
se présente comme des tronçons successifs de lignes droites avec le minimum de courbes)
- la voie devait être établie sur un sol solide et non marécageux : les bas fonds étaient évités et les hauteurs privilégiées .
Sources :
► Le Réseau d'Agrippa dans le département de la Dordogne, plusieurs articles du Dr Trassagnac, publiés dans les
bulletins de la Société Historique et Archéologique du Périgord, en 1936 (p 183-190; p 245-252; p 304-311)
et 1937 (p 111-120; p 258-271; p 330-348)
► Les voies romaines en Aquitaine d'Auguste à la fin de l'empire romain
par Monique Rhodes, mémoire de maîtrise 1975, université Bordeaux 3.
► Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines
par Daremberg et Saglio, numérisé et mis en ligne par l'université Toulouse Le Mirail.
Les dessins de véhicules qui illustrent ces pages sont issus de ce dictionnaire.