La seigneurie de Garraube sous Louis XIV

Selon le droit féodal, le possesseur d'un fief noble avait le titre de seigneur. Mais il était aussi le vassal du seigneur suzerain, qui dans le cas de Garraube était le Roi, à qui il devait rendre hommage .
Le Roi déléguait au seigneur le droit de justice sur ses terres :
la basse justice concernait les amendes de faible valeur, avec la justice moyenne, le seigneur jugeait les rixes, les vols ... et la haute justice lui permettait de prononcer toutes les peines, y compris la peine de mort, sentence qui devait cependant être confirmée par des juges royaux. C'est dire l'importance de la justice seigneuriale dans un village.
La seigneurie représentait donc le Roi et l'ordre, mais avait aussi pour but de faire vivre, voire d'enrichir, le seigneur. par les impôts qu'il pouvait y lever : le cens, une redevance foncière, et le champart payé en nature, qui oscillait entre 1/10e à 1/16e de la récolte et qui était prélevé juste après la dîme dûe au clergé.
 
Ainsi, vers 1650, Jean (I) Valleton de la Boissière était le seigneur de Garraube.
D'où vient le nom de la Boissière ? Ce nom est assez fréquent en Périgord (Gourgues{♣}), et il existe non loin de Garraube, à la limite de Cause de Clérans et de Baneuil, un lieu nommé la Boissière. Mais il y avait également une terre située à Liorac dans la vallée de la Louyre, où se trouvait le moulin du même nom. Je pense que le nom des Valleton de Boissière provient plutôt de ce deuxième endroit, car une centaine d'années plus tard, un Valleton de Boissière rendit hommage à son suzerain, qui était alors le seigneur de Beauregard, pour le ténement et le moulin de la Boissière {♣}.
Le 6 février 1680, Jean Valleton de la Boissière avait fourni le dénombrement, c'est à dire la liste de ses terres et droits, pour sa seigneurie de Garraube, qui avait haute justice et qui s'étendait sur les paroisses de Cause, Liorac et St Cybart (Mouleydier). Il rendit hommage au Roi le 5 août 1689 pour ce même ténement (AM Bordeaux, Hommages du duc de Guyenne, MS206 {♣}).
► Jean était protestant. Il avait épousé par contrat Marie de Jousset en 1657.


De cette union étaient nés au moins deux fils, Josué et Jean, et plusieurs filles. En 1682, lors du mariage de leur fils Josué , il signait «Laboissiere» (AD24, 2E1731,{♣}).
 
Devenu veuf, Jean, converti au catholiscisme, se remaria dans l'église de Baneuil, le 4 novembre 1688, avec Marguerite de Richard, fille de Léonard sieur de la Tour et de Marguerite de Tourtel {♣}. Une fille Marie naquit à Garraube l'année suivante et fut baptisée dans l'église de Liorac {♣} et il semble qu'il n'ait pas eu d'autre descendance.
► A la mort de leur père, Josué et Jean devinrent co-seigneurs de Garraube. Ensuite par un accord entre les deux frères, qui selon le Cte de St Saud fut suivi par un procès, Jean, le cadet, conserva en totalité le domaine de Garraube et nous allons poursuivre cette branche des « Valleton de Boissière de Garraube ».

la seigneurie de Garraube, suite...

@ Marie-France Castang-Coutou
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