J-B Dumas apparait dans les registres de Liorac en 1809, lorsqu'il déclare la naissance de son enfant
et, il fut témoin lors du mariage d'un ancien militaire de Napoléon, célébré à Liorac à l'occasion de celui de l'Empereur avec Marie-Louise
d'Autriche.
(ICI)
Mais en dehors de ces deux années, son nom n'apparait pas dans les registres, et son séjour à Liorac a probablement dû être assez court.
Jusque là, rien que de très normal.
Mais en 1866, un certain abbé Fénelon publia un ouvrage concernant ce même Jean-Baptiste DUMAS,
et intitulé "le Presbytère forcé ou la prise du petit Anvers" (cliquer sur l'image pour avoir
accès à ce livre disponible sur la BNF).
Déjà un titre curieux et le contenu ne l'est pas moins ! L'ouvrage est un recueil de poèmes
écrits par Jean-Baptiste DUMAS, que l'abbé Fénelon a voulu publier après la mort de leur auteur. Ce
livre commence par une biographie assez détaillée.
Et là, ... surprise !
on découvre une très curieuse histoire, dont voici un court résumé :
Né en 1773 dans une famille de papetiers de Couze, tout destinait le
petit Jean-Baptiste à poursuivre la voie familiale et à devenir lui même papetier.
Il commença des études brillantes à Belvès, les
poursuivit au collège de Sarlat puis décida de devenir prêtre et entra au grand séminaire .
Mais la Révolution était là... Un décret de l'Assemblée constituante établit la constitution civile du
clergé. Les évêques et prêtres durent prêter serment à cette constitution, mais beaucoup refusèrent
et de nouveaux évêques et curés furent élus en remplacement. Le séminaire ferma et JBD alla chercher
du travail comme instituteur à Meyrals.
A Périgueux, Pontard, évêque constitutionnel, décida en 1792 d'ordonner de nouveaux prêtres dont JBD.
La tourmente révolutionaire se déchaîna, le roi et la reine furent exécutés, les prêtres
pourchassés. JBD quitta alors la soutane et se retira à Couze où il pratiqua l'enseignement.
Convaincu que son ordination avait été illégale, il se maria en 1799 à Lalinde avec Catherine
Meynardie Lavaysse. Il continua d'instruire les enfants, à Bergerac en 1807, puis il fut
instituteur
à Liorac en 1809-1810, puis à nouveau à Couze.
Lors de la guerre d'Espagne, il s'essaya très ponctuellement au métier militaire avec le grade
de capitaine, mais arrivé aux frontières, convaincu de l'injustice de cette guerre, il abandonna
ses soldats et retourna dans ses foyers !
Après la signature du Concordat, son mariage fut béni par Dominique, Evêque d'Angoulême et de
Périgueux. Il dirigea ensuite l'école communale d'Issigeac à la grande satisfaction de la population,
puis alla s'établir à Monpazier.
Devenu veuf en 1836, il reprit la soutane : il fut vicaire à Mareuil, curé à Biras, puis à Monsec.
Il perdit la vue, mais continua son ministère et mourut en 1854, à l'âge de 81 ans.