Les métiers à Liorac
sous le règne de Louis XIV

Louis XIV fut sacré roi en 1643, mais il ne prit effectivement les rênes du pouvoir que quelques années plus tard, à la mort de son ministre Mazarin. Son régne fut très long, puisqu'il ne mourut qu'en 1715.
J'ai choisi d'étudier une période plus courte (1668-1705), mais néanmoins suffisante pour donner une image représentative de Liorac sous le règne du roi Soleil. De plus, pendant ces années, les registres paroissiaux qui constituent quasiment la seule source de données existantes pour le XVIIème siècle, ont été tenus par le même curé, Guillaume Pourquery, ce qui fournit une information beaucoup plus homogène. En ce temps là, que se passait-il à Liorac ?
 
Liorac était un village très peuplé, pas loin de 800 habitants, malgré les famines et les épidémies qui décimèrent le Périgord à la fin du XVIIème siècle. C'était un village actif, comme le montre l'étude des métiers que nous allons développer en suivant. Et en conséquence, et malgré les disparités entre les différentes catégories sociales, Liorac était globalement un village prospère. On y trouvait ainsi :
UNE IMPORTANTE COMMUNAUTÉ AGRICOLE ----------------------------------------------------------
Il était bien naturel de trouver à Liorac beaucoup de paysans. La précision des termes employés par le curé Pourquery pour les qualifier indique une hiérarchie des travailleurs de la terre, sans doute plus liée au statut social qu'à la profession, mais il est difficile d'apprécier la subtilité de ces différences entre:
LABOUREUR : cette appellation arrive largement en tête à Liorac. Le laboureur possédait sa charrue et ses boeufs, mais il n'était pas forcément propriétaire de terres.
LABOUREUR À BRAS : qui n'avait d'autres moyens de travail que ses bras.
MÉTAYER : il exploitait des terres avec le matériel et les animaux du proprétaire et partageait avec lui les récoltes.
BORDIER : il exploitait une borderie, plus petite qu'une métairie, et payait une rente au propriétaire.
BRASSIER : très fréquent dans les registres, c'était peut être un manoeuvre ou un bûcheron qui préparait le bois de chauffage dans la forêt de Liorac.
JOURNALIER : il travaillait à la journée, peut être en complément d'une autre activité.
TRAVAILLEUR À BRAS et TRAVAILLEUR DE TERRE , deux termes souvent employés par le curé.
ET BEAUCOUP DE MÉTIERS TRADITIONNELS ---------------------------------------------------------
Certains de ces métiers se pratiquaient dans le cadre d'une petite entreprise familiale et à part l'exemple des tuileries, il n'existait pas "d'installation industrielle". La répartition de ces artisans révèle l'activité intense de certains hameaux. On trouve ainsi :
LES MÉTIERS DE LA PIERRE: maçon, tailleur de pierre.
LES MÉTIERS DU BOIS: scieur, menuisier, charpentier, charron, sabotier.
LES MÉTIERS DU CUIR : cordonnier.
LES MÉTIERS DU TEXTILE: peigneur de laine ou de chanvre, cardeur, tisserand, sergeur, tailleur d'habits.
LES MÉTIERS DU FER: maréchal-ferrant, forgeron ou faure, cloutier ou clavetier (fabricant de clous).
LES MÉTIERS DE LA TERRE CUITE: tuilier.
LES MÉTIERS DE L'ALIMENTATION: outre les paysans, les meuniers.
LES MÉTIERS DE LA SANTÉ: matrone et chirurgien.
LES MÉTIERS DU COMMERCE: des marchands et des transporteurs, les rouliers.

ET LES MÉTIERS DE "LETTRÉS"-----------------------------------------------------------------------
Si la majorité des habitants ne savait même pas signer, les lettrés étaient par contre en nombre assez important, représentés bien sûr par le curé, mais aussi par des notaires royaux, des avocats, sergent royal, clercs, régent et arpenteur.
ET LES FEMMES ? ----------------------------------------------------------------------------------------
D'une façon générale, les femmes sont peu mentionnées dans les registres paroissiaux : elles n'apparaissent jamais en tant que personne, mais comme "fille de... " ou "femme de...". Parfois même, lors d'un baptême, le nom de la mère n'est même pas mentionné, et la marraine est qualifiée de "femme de..." suivi du métier du mari ! C'est dire qu'à cette époque, on ne sait rien de leurs activités et encore moins de leur métier, mais si leur travail n'est pas indiqué, cela ne veut pas dire qu'elles manquaient d'occupations ! Mariées en général jeunes, elles avaient beaucoup d'enfants, en moyenne un tous les deux ans. Mères, elles s'occupaient donc du foyer, mais devaient également seconder leur mari, leur père ou leur frère, dans les travaux des champs et dans métiers d'artisanat. Il faudra attendre le XIXèmesiècle pour touver une profession accolée à un nom de femme !

... les métiers du textile

@ Marie-France Castang-Coutou
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