Liorac était un village très peuplé, pas loin de 800 habitants, malgré les famines et les épidémies
qui décimèrent le Périgord à la fin du XVII
ème siècle.
C'était un village actif, comme le montre l'étude des métiers que nous allons développer en suivant.
Et en conséquence, et malgré les disparités entre les différentes catégories sociales, Liorac était
globalement un village prospère.
On y trouvait ainsi :
UNE IMPORTANTE COMMUNAUTÉ AGRICOLE ----------------------------------------------------------
Il était bien naturel de trouver à Liorac beaucoup de paysans. La précision des termes employés par
le curé Pourquery pour les qualifier indique une hiérarchie des travailleurs de la terre, sans doute
plus liée au statut social qu'à la profession, mais il est difficile d'apprécier la subtilité de ces
différences entre:
LABOUREUR : cette appellation arrive largement en tête à
Liorac. Le laboureur possédait sa charrue et ses boeufs, mais il n'était pas forcément propriétaire
de terres.
LABOUREUR À BRAS : qui n'avait d'autres moyens de
travail que ses bras.
MÉTAYER : il exploitait des terres avec le matériel
et les animaux du proprétaire et partageait avec lui les récoltes.
BORDIER : il exploitait une borderie, plus petite qu'une
métairie, et payait une rente au propriétaire.
BRASSIER : très fréquent dans les registres, c'était peut
être un manoeuvre ou un bûcheron qui préparait le bois de chauffage dans la forêt de Liorac.
JOURNALIER : il travaillait à la journée, peut être en
complément d'une autre activité.
TRAVAILLEUR À BRAS et TRAVAILLEUR DE TERRE ,
deux termes souvent employés par le curé.
ET BEAUCOUP DE MÉTIERS TRADITIONNELS ---------------------------------------------------------
Certains de ces métiers se pratiquaient dans le cadre d'une petite entreprise familiale et
à part l'exemple des tuileries, il n'existait pas "d'installation industrielle".
La répartition de ces artisans révèle l'activité intense de certains hameaux.
On trouve ainsi :
LES MÉTIERS DE LA PIERRE: maçon, tailleur de pierre.
LES MÉTIERS DU BOIS: scieur, menuisier, charpentier,
charron, sabotier.
LES MÉTIERS DU CUIR : cordonnier.
LES MÉTIERS DU TEXTILE: peigneur de laine ou de
chanvre, cardeur, tisserand, sergeur, tailleur d'habits.
LES MÉTIERS DU FER: maréchal-ferrant, forgeron ou
faure, cloutier ou clavetier (fabricant de clous).
LES MÉTIERS DE LA TERRE CUITE: tuilier.
LES MÉTIERS DE L'ALIMENTATION: outre les paysans,
les meuniers.
LES MÉTIERS DE LA SANTÉ: matrone et chirurgien.
LES MÉTIERS DU COMMERCE: des marchands et des
transporteurs, les rouliers.
ET LES MÉTIERS DE "LETTRÉS"-----------------------------------------------------------------------
Si la majorité des habitants ne savait même pas signer, les lettrés étaient par contre en
nombre assez important, représentés bien sûr par le curé, mais aussi par des notaires royaux,
des avocats, sergent royal, clercs, régent et arpenteur.
ET LES FEMMES ? ----------------------------------------------------------------------------------------
D'une façon générale, les femmes sont peu mentionnées dans les registres paroissiaux : elles
n'apparaissent jamais en tant que personne, mais comme "fille de... " ou "femme de...".
Parfois même, lors d'un baptême, le nom de la mère n'est même pas mentionné, et la marraine
est qualifiée de "femme de..." suivi du métier du mari !
C'est dire qu'à cette époque, on ne sait rien de leurs activités et encore moins de leur métier,
mais si leur travail n'est pas indiqué, cela ne veut pas dire qu'elles manquaient d'occupations !
Mariées en général jeunes, elles avaient beaucoup d'enfants, en moyenne un tous les deux ans.
Mères, elles s'occupaient donc du foyer, mais devaient également seconder leur mari, leur père
ou leur frère, dans les travaux des champs et dans métiers d'artisanat.
Il faudra attendre le XIX
èmesiècle pour touver une profession accolée à un nom de femme !