LE CONTEXTE :
Au cours du XIXe siècle, Liorac se modernise et des transformations majeures modifient l'aspect de la commune. Deux décisions sont à l'origine de ces modifications :
► tout d'abord le projet de tracé du Chemin de Grande Communication n°27 décidé en 1836 par le Conseil Général,
► puis, la loi Guizot (alors ministre de l'instruction publique de Louis Philippe) qui en 1833 impose à chaque commune de 500 habitants d'avoir au moins une école primaire.
l'école avant 1833
Sous l'Ancien Régime, les "petites écoles" étaient entre les mains du clergé.
A la Révolution, plusieurs projets tendant à donner à tous les citoyens une instruction primaire publique et gratuite furent proposés, mais faute de moyens, ces réformes ne furent pas appliquées.
Sous l'Empire, Napoléon s'occupa de L'Université mais ne s'intéressa pas aux écoles primaires qui furent laissées à la charge des communes et il ne fut pas question de l'instruction des filles.
A la Restauration, l'église reprit son ancien pouvoir sur l'école et les instituteurs furent recrutés essentiellement parmi les congrégations.
Seule amélioration, un brevet de capacité et un certificat de bonne conduite étaient demandés aux enseignants.
impose à chaque commune d'entretenir une école primaire et un instituteur : la commune devra fournir à tout instituteur communal un local,
tant pour lui servir d'habitation, que pour recevoir les élèves et un traitement fixe d'au moins deux cent francs.
Cependant, que ce soit pour la construction de la route ou pour l'édification d'une maison d'école, l'Etat n'assure qu'une faible partie des dépenses.
La municipalité de Liorac doit se débattre pour trouver les fonds nécessaires, sa marge de manoeuvre est faible et ses possibilités se résument à demander
des subventions ou à augmenter les impôts ...
et les Lioracois ne vont pas arrêter de payer pendant des décennies.
Réaction du Conseil Municipal lors de sa séance du 8 septembre 1833 :
Les Membres du Conseil Municipal de la Commune de Liorac ci après nommés, Mrs Meynardie, Lavergne, Lozeille, Augeyrolle, Coulaud, Chassaigne, Chaume et autre Coulaud, rassemblés sous la présidence de Mr le Maire pour délibérer à la création d'une école primaire qui doit être etably dans chaque commune :
attendu que la commune ne possède pas un fonds libres (sic) pour pourvoir au susdit établissement, consant a simposer(sic) une somme de 200F pour servir de traitement fixe et 400F qui a été reconnue suffisante pour lui procurer (à l'instituteur) un logement convenable.
Comme on peut le voir sur les signatures en bas du document, plusieurs Conseillers Municipaux ne savaient pas eux mêmes signer !

(fait et délibéré à la Mairie** de Liorac le 8 Septembre 1833 et ont signé Meynardie, Lavergne,Lozeille et F.Paulhiac faisant pour Coulaud, Augeyrolle, Chassaigne, Chaume et autre Coulaud qui ont déclaré ne savoir signer)
** (A cette époque, il n'existait pas de bâtiment dédié à la mairie, des pièces étaient louées dans le bourg pour accueillir les séances du Conseil Municipal et cette situation durera jusqu'à la construction de la "maison d'école comprenant une salle pour la mairie" dans le dernier quart du XIXe siècle.)
L'idée d'un bâtiment "école-mairie" fait son chemin : il supprimerait les frais de location de salles pour la mairie et du logement de l'instituteur et mettrait la commune en règle avec la loi. Reste à mettre en place le projet et à trouver le financement, en espérant la participation du Département et de l'Etat car la commune vient de dépenser beaucoup pour la construction de la route !
RÉFÉRENCES
Les documents consultés pour toute cette étude sur la maison d'école proviennent :
◊ des Archives Départementales de la Dordogne (AD24), en particulier le dossier 10O241 qui contient des copies conformes de certaines délibérations du Conseil Municipal (qui pour une raison inconnue ont malheureusement disparu des Archives Municipales de Liorac).
◊ des Archives la Mairie de Liorac
◊ Archives Notariales : notaire Jean Giry-Laterrière, 1879, 3 E 12970 (AD24)
◊ rapport des délibérations du Conseil Général de la Dordogne
en ligne sur gallica
Ces références sont valables pour toutes les pages écrites sur ce sujet et je ne les mentionne q'une seule fois ici.