La commune de Cause-de-Clérans est formée de deux bourgs, CAUSE et CLÉRANS, abritant chacun un monument historique datant du XI ou XIIe siècle !
Comme nous l'avons vu, Clérans a son château et son donjon.
À environ 1km, Cause abrite
l'église Notre-Dame-de-l'Assomption, une église romane à coupole de style romano-byzantin
qui n'est pas sans rappeler celle toute proche de Baneuil. Elle date de la fin du XIe siècle et du XIIe siècle mais sa nef est moderne.
L’avant-chœur de l’église est couvert d’une haute coupole sur pendentifs surmontée par un clocher carré à toiture pyramidale.
Les arcs de la coupole s'appuient sur des colonnes à chapiteaux sculptés.
Le chœur est couvert d’une voûte en cul-de-four.
L'église de Cause est inscrite à l'inventaire des Monuments Historiques depuis 1992.
LES VUES EXTÉRIEURES DE L'ÉGLISE
L'église a un plan allongé, et elle est orientée est-ouest, le choeur tourné vers l'est comme c'était l'usage.

L'église est entourée par l'ancien cimetière, limité par un muret et qui abrite des tombes fort anciennes.
On y remarque un très beau cyprès d'Italie planté avant la Révolution et qui dépasse maintenant le clocher, pourtant haut de 30m.

Comme en témoigne le certificat d'authenticité établi lors du bicentenaire de la Révolution française,
cet arbre fut baptisé "DAUGEARD", en référence à la famille d'Augeard, famille parlementaire, qui fut tout au long du XVIIIe siècle à la tête de la châtellenie de Clérans.
En effet Henry d'Augeard, fils du Premier Président du Parlement de Bordeaux, épousa fin 1715 à Bordeaux,Catherine de Belrieu, demoiselle de Virazel et de Tiregand.
A cette époque, la famille de Belrieu possédait la châtellenie de Clérans. Henry D'Augeard devint ainsi seigneur de Clérans. Quelques années plus tard, il devint
également seigneur de Tiregand et de Creysse. Il étendra ensuite son influence en achetant la seigneurie de Beaumont.
Son fils Jean-Charles d'Augeard, lui aussi premier Président du Parlement de Bordeaux, conserva la seigneurie de Clérans jusqu'à la Révolution.
Vue du Sud, on distingue facilement les trois parties de l'église : de gauche à droite,

la nef (et en avant-plan, la sacristie), le clocher et l'abside .
L'entrée dans la nef se fait par l'ouest. Le clocher roman à couverture pyramidale domine l'avant choeur de l'église
qui abrite une coupole sur pendentifs. Le choeur se termine par une abside en cul de four, c'est à dire de forme "arrondie".

Vues depuis l'ouest, en été et en hiver : à l'inverse de Baneuil, le clocher présente plusieurs ouvertures, huit en tout.
Sur la façade ouest, au dessus de la porte d'entrée, un oculus identique à celui de l'église de Baneuil, qui lui est situé côté est.
à L'INTÉRIEUR : COUPOLES ET CHAPITEAUX
Contrairement à Baneuil qui se termine par un chevet plat, l'extrémité est de l'église de Cause a une forme semi-circulaire, couverte d’une voûte en cul-de-four. Ce terme du vocabulaire architectural fait référence à la géométrie d'un four à pain.
L’abside est ornée de sept arcs d’applique retombant sur six colonnes dont les chapiteaux sont ornés de personnages, de feuillages, d'animaux et d’oiseaux :
Sous le clocher carré, l’avant-chœur de l’église est couvert d’une haute coupole sur pendentifs qui s'appuie sur quatre piliers à chapiteaux sculptés.
Un architecte audacieux a ajouté à son sommet, une deuxième coupole parfaitement circulaire placée juste au dessus du sanctuaire.
Comme à Baneuil les quatre piliers qui supportent les arcs de la coupole sont très figuratifs.
On remarque ainsi :
■ un aigle, symbole de force et de puissance, aux ailes ouvertes avec à sa droite un homme en armure (qui lève un bras comme pour montrer une hostie et porte une besace marquée d'un flacon, est-ce un prêtre pendant les croisades ?) et à sa gauche un homme nu à la face hilare. Ce peut être une opposition entre le bien symbolisé par l'Eglise et le mal symbolisé par la luxure, l'aigle étant considéré par l'Eglise comme un intermédiaire entre Dieu et l'homme (c'est peut être pourquoi il est l'attribut de l'évangéliste saint Jean).
■ un personnage portant une crosse, bénissant de la main droite un fidèle agenouillé et entouré d'animaux aux dents particulièrement pointues.
Peut être encore une représentation de l'évêque St Front combattant le coulobre ?

■ peut être la représentation du péché originel, toutefois beaucoup moins explicite que dans l'église St Front de Couze.

■ et enfin une série d'oiseaux ou d'anges dont la signification n'est pas évidente.
Toutes ces photos sont personnelles. Les photos des piliers sont extrêmement difficiles à faire.
References :
► Bulletins de la Société Historique et Archéologique du Périgord.
► Un bourg castral en Périgord Clérans, 2002, Jean Claude Faipeur.