A une quarantaine de kilomètres au Sud-Est de Liorac, Sainte-Foy de Belvès est un tout petit village à l'écart des grands sites de la Dordogne qui n'attire guère les touristes. Et pourtant, l'église possède un rétable baroque de toute beauté. Il a a été récemment restauré et a ainsi retrouvé ses dorures et ses peintures polychromes. En effet les rétables étaient sculptés dans du noyer, mais n'étaient pas destinés à rester en bois brut, mais à être dorés et peints. C'est un rétable de l'école Tournié, des "maistres-sculpteurs" sur bois du XVIIe siècle qui habitaient Gourdon et dont la renommée s'étendait en Limousin et en Périgord. Son architecture générale et certains détails ne sont pas sans rappeler celui de l'église de Liorac.
L'église de Ste Foy de Belvès est une petite église romane à clocher mur. Elle est dédiée à Sainte Foy, une jeune fille de 12 ans, qui appartenait à une riche famille gallo-romaine d'Agen qui subit le martyr plutôt que d'abjurer sa foi chrétienne.
Le rétable de Ste Foy de Belves est plus petit que celui de Liorac (ce qui est normal puisque l'église de Ste Foy est minuscule).
Les sculpteurs sur bois avaient des recueils de modèles qu'ils présentaient aux "clients" qui choisissaient les figures (les curés titulaires et les donateurs qui finançaient le projet d'embellissement de l'église, selon les directives du Concile de Trente) . Les oeuvres de l'atelier Tournié ne sont jamais signées et ce ne sont que les contrats passés devant notaire, lorsqu'ils existent encore, qui permettent de les identifier à coup sûr.
L'architecture générale des deux rétables est comparable et beaucoup de détails sont semblables, même si ce n'est pas suffisant pour attribuer avec certitude celui de Liorac aux ateliers Tournié :
au centre, le tabernacle avec le Christ (représenté en croix à Ste Foy et sous la figure du bon Pasteur à Liorac),
surmonté par la représentation de Dieu le Père.
(a gauche détail du rétable de Ste Foy de Belvès et à droite un élément comparable de celui de Liorac).
Au dessus, la Vierge à l'enfant sous un dais en coquille.
De part et d'autre du tabernacle, St Pierre et sa grosse clef :
et Saint Paul avec son glaive,
les figures des donateurs et partout des têtes d'anges, des décorations végétales et des petites colonnes...
Le rétable de Liorac montre encore par endroit des traces de dorure et en fermant les yeux, on peut imaginer la magnificence de l'ouvrage, rutilant sous ses dorures et ses couleurs !
Sera-t-il un jour restauré, redoré et repeint comme celui de Ste Foy de Belvès ?
@ Marie-France Castang-Coutou
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