< La communauté de communes des BASTIDES DORDOGNE-PERIGORD

Mis en ligne le 3 avril 2019         


La paroisse de Liorac est devenue "commune de Liorac" en 1790, elle fut même alors chef-lieu du canton de même nom qui dépendait du district de Bergerac. En 1800, le canton fut supprimé et la commune de Liorac fut rattachée au canton de Lalinde. En 1967, le commune de Liorac prit son nom actuel, Liorac-sur-Louyre.

Depuis 1992, les communes sont incitées à se regrouper en Communautés de Communes afin de mettre certaines de leurs compétences en commun.
► Ainsi en 2003, Liorac-sur-Louyre rejoignit la communauté de communes "ENTRE DORDOGNE ET LOUYRE" qui regroupait 12 communes : Baneuil, Cause-de-Clérans, Liorac-sur-Louyre, Mauzac-et-Grand-Castang, Pezuls, Pressignac-Vicq, Saint-Agne, Saint-Capraise-de-Lalinde, Sainte-Foy-de-Longas, Saint-Félix-de-Villadeix, Saint-Marcel-du-Périgord et Verdon.
► Au 1er janvier 2013, cette communauté de communes fut dissoute et ses membres se rattachèrent alors à la grande communauté de communes "DES BASTIDES DORDOGNE-PÉRIGORD" , nouvellement créée par la fusion de cinq communautés de communes : du Bassin Lindois, de Cadouin, Entre Dordogne et Louyre, du Monpaziérois et du Pays beaumontois. C'est une structure assez gigantesque puisqu'elle regroupe à l'heure actuelle plus de 18000 habitants dans 47 communes :
Alles-sur-Dordogne, Badefols-sur-Dordogne, Baneuil, Bayac, Beaumontois en Périgord (remplaçant les communes de Beaumont-du-Périgord, Labouquerie, Nojals-et-Clotte et Sainte-Sabine-Born), Biron, Bouillac , Bourniquel , Calès, Capdrot, Cause-de-Clérans, Couze-et-Saint-Front, Gaugeac, Lalinde, Lanquais, Lavalade, Le Buisson-de-Cadouin, Liorac-sur-Louyre, Lolme, Marsalès, Mauzac-et-Grand-Castang, Molières Monpazier, Monsac, Montferrand-du-Périgord, Naussannes, Pezuls, Pontours, Pressignac-Vicq, Rampieux Saint-Agne, Saint-Avit-Rivière, Saint-Avit-Sénieur, Saint-Capraise-de-Lalinde, Saint-Cassien, Saint-Félix-de-Villadeix, Saint-Marcel-du-Périgord, Saint-Marcory, Saint-Romain-de-Monpazier, Sainte-Croix, Sainte-Foy-de-Longas, Soulaures, Trémolat, Urval, Varennes,Verdon,Vergt-de-Biron.

Quatre bastides - BEAUMONT, LALINDE, MOLIÈRES et MONPAZIER- justifient le nom de cette communauté de communes.

Mais qu'est-ce qu'une bastide ?

Les bastides de la communauté de communes
"DES BASTIDES DORDOGNE-PÉRIGORD".

Les fresques médiévales.

A MOINS DE 50 km DE LIORAC :

ALLEMANS-du-DROPT
     Les magnifiques fresques de l'église Saint Eutrope
      à quelques km au sud du département de la Dordogne.

BANEUIL
      L'église St Etienne avec sa coupole et le donjon du XIe siècle
BANNES
     Le château de Bannes
     La petite église romane de Bannes
BEAUMONT-DU-PÉRIGORD
     Beaumont, une des bastides anglaises du Périgord.
     L'église fortifiée de Beaumont et sa frise historiée.
BESSE
     L'église Saint Martin de Besse (XIe siècle)
     et son magnifique portail roman

CADOUIN
     Sur les chemins de Compostelle, l'abbaye de Cadouin
     et son cloître exceptionnel.

CAUSE-DE-CLÉRANS
     Le château de Clérans XIIe siècle.
     L'église romane de Cause XI-XIIe siècles.
COUZE-SAINT-FRONT
     Les moulins à papier de la Couze
     Les deux églises romanes de Couze
LIMEUIL
     La chapelle Saint-Martin de Limeuil
     consacrée en 1194: ses fresques et pierres gravées.

MONTFERRAND-DU-PÉRIGORD
     Les magnifiques peintures murales de l'église St Christophe
PAUNAT
     L'église abbatiale de Paunat a fêté son millénaire.
SAVIGNAC-DE-MIREMONT
     Le retable baroque de l'église St Denis de Paris
SAINT AVIT-SÉNIEUR
     Sur les chemins de Compostelle, l'abbaye de St Avit Senieur
     et son immense église abbatiale.

SAINT FÉLIX DE VILLADEIX
     Saint Felix de Villadeix : une motte castrale.
     Saint Felix de Villadeix : église, chapelles et pigeonnier.
SAINTE-FOY DE BELVÈS
     Le retable Tournié de l'église de Ste Foy de Belvès a retrouvé
     ses dorures et peintures polychromes.

SAINT-LÉON-SUR-VÉZÈRE
     L'église romane St Léonce présente encore quelques fresques.
TRÉMOLAT
     L'église fortifiée Saint Nicolas avec sa file de coupoles, ses peintures murales et les restes de son monastère et l'église Saint Hilaire avec son beau portail roman sont toutes deux classées Monument Historique.
VARENNES
     Le retable baroque de l'église St Avit de Varennes

et bientôt d'autres coups de coeur...

LES BASTIDES
Après l'An Mil, pendant la seconde partie du Moyen Âge, plusieurs centaines de villes surgirent de terre dans le Sud-ouest de la France et en particulier en Périgord : ce fut la naissance des " bastides ou villes neuves ". Ce mouvement d'urbanisme est d'autant plus frappant qu'il s'est produit durant une période relativement brève, de l'ordre de 150 ans, période de calme relatif entre deux conflits, la croisade des Albigeois (1209-1229) et la guerre de Cent Ans (1337-1453) qui entraînèrent tous deux de nombreux morts et d'énormes destructions.
La carte schématique ci-dessous localise les 18 bastides (reconnues comme telles) de Dordogne. On constate au premier coup d'oeil qu'elles sont essentiellement situées au sud du département, sans doute à cause de la proximité avec l'Agenais terre de rivalité entre la France et l'Angleterre. En effet les relations étaient quelque peu tendues entre les deux royaumes !


DES RELATIONS COMPLIQUÉES entre les royaumes de France et d'Angleterre
Le royaume de France vient de connaitre une crise de succession : les trois fils du roi Philippe IV le Bel sont morts sans héritier masculin et sa fille Isabelle a été écartée de la succession à la mort de ses frères au nom de la loi salique qui interdit à une femme de régner. C'est alors un neveu de Philippe IV, Philippe de Valois (Philippe VI), qui monte sur le trône fondant ainsi la dynastie des Capétiens Valois.
Mais Isabelle avait épousé le roi d'Angleterre et avit un fils Édouard III qui était donc le petit-fils de Philippe IV le Bel et estimait à ce titre avoir le droit de devenir roi de France et a tout de suite contesté l'autorité des Capétiens Valois.
De plus, à cette époque, le roi d'Angleterre est Duc d'Aquitaine pour ses fiefs de Guyenne apportés par Eléonore d'Aquitaine* (lors de son mariage avec Henri Plantagenêt (1152), qui sera roi d'Angleterre sous le nom de Henri II.) mais aussi vassal du roi de France. En 1337, le roi de France Philippe VI s'empare du duché de Guyenne à la suite du défi d'Édouard III. C'est le début de la guerre de Cent Ans.
* Éléonore d'Aquitaine ou de Guyenne (1122- 1204) a été tour à tour reine de France, puis reine d'Angleterre. Duchesse d'Aquitaine et comtesse de Poitiers, elle occupe une place centrale dans les relations entre les royaumes de France et d'Angleterre au XIIe siècle puisqu'elle a épousé successivement le roi de France Louis VII (1137), puis le futur roi d'Angleterre Henri Plantagenêt (1152), renversant ainsi le rapport des forces en apportant ses terres à l'un puis à l'autre des deux souverains.

LES FONDATEURS
◊ le roi de France et les grands personnages liés à la couronne de France comme Alphonse de Poitiers, frère de Saint Louis.
◊ le roi d'Angleterre et les grands personnages liés à la couronne d'Angleterre.
En Périgord, beaucoup de bastides ont été fondées par le roi d'Angleterre
Dans la majorité des cas, le fondateur de la bastide n'était pas le propriétaire du domaine. Un contrat était passé entre le fondateur, souvent le roi représenté par son sénéchal, et le propriétaire, seigneur du lieu ou abbé puisque les abbayes possédaient de nombreuses terres. Ce contrat définissait la répartition des revenus, en général parts égales entre le fondateur et le propriétaire, et certaines dispositions relatives aux habitants , fixation du cens (redevance en nature ou en argent qu'un vassal devait payer à son seigneur en raison d'un bien que celui-ci lui avait remis pour y travailler et vivre ), droits de justice, et les avantages accordés aux habitants pour les inciter à s'établir dans la bastide.
Les seigneurs, vassaux du roi de France ou du roi d'Angleterre, trouvaient de grands avantages dans l'établissement de ces nouvelles villes : en peuplant leurs domaines, ils augmentaient leurs revenus, car ces villes en faisant concurrence aux villes anciennes drainaient un mouvement commercial considérable. De plus en ces temps troublés, ils réalisaient à leurs frontières une ligne de places fortes qui attiraient les populations mécontentes des pays limitrophes et qui la guerre venue constituaient des postes avancés pour l'attaque et facilitaient la défense.
La ville était généralement fondée sur un terrain désert sur une propriété rurale. Les populations y étaient attirées par des libertés politiques et civiles qui tranchaient de façon quasi révolutionnaire, avec les excès du régime féodal.

UN PROJET POLITIQUE RÉVOLUTIONNAIRE : la charte des coutumes
A l'époque où la majorité des paysans était des serfs, soumis à leur seigneur et privés de toute liberté, de tous les droits, écrasés d'impôts, les chartes des coutumes des bastides, octroyées par le suzerain fondateur, apparaissent révolutionnaires !
En effet, cette charte qui déterminait les droits et les obligations des habitants était basée sur l'égalité des habitants, leur autonomie pour la gestion de la ville et aussi sur l'allégement du poids fiscal et juridique qu'avait le suzerain.

Ces chartes étaient faites pour attirer les populations vers les bastides, leur octoyant de meilleures conditions de vie puisqu'elles obtenaient :
► l'affranchissement : tous les habitants qui s'installaient dans une bastide devenaient des hommes libres. Plus de servage, plus de soumission au seigneur, ils peuvent décider de l'avenir de leurs enfants, marier leur fille comme bon leur sempble, ou envoyer leur fils à la cléricature sans en référer au seigneur. Les femmes veuves en charge de famille ont maintenant des droits juridiques. Elles peuvent acheter et vendre des biens, tester et également participer au choix des consuls. Le droit de vote pour des femmes dans les années 1300 !
► le droit de s'administrer librement par l'intermédiaire de leurs représentants, les consuls. Il y avait de 6 à 8 consuls suivant les bastides, qui faisaient le lien entre les habitants et le bayle, représentant du fondateur, seigneur, abbé ou roi.
►des impôts allégés : les habitants de la bastide ne payent plus que les impôts utiles à la communauté, qui sont maintenant votés par les consuls.
►le droit à la propriété individuelle : une véritable réolution pour des populations rurales où le servage dominait depuis des siècles!
► la justice : les habitants bénéficaient d'un statut particulièrement favorable et étaient assurés d'un jugement équitable. Les jugements étaient assurés par les consuls en cas de délit mineur et par le bayle pour des fautes plus graves. Dans tous les cas, le prévenu avait le droit de se défendre et de produire des témoins.
► la sécurité : en ces périodes où les brigands écumaient les campagnes, sans parler des guerres, les habitants étaient beaucoup plus en sécurité dans l'enceinte de la bastide que dans un habitat dispersé : en effet les bastides avaient des défenses, murailles, fossés et tours de défense.
En échange de ces avantages, les futurs habitants avaient l'obligation de construire leur maison sur le lot qui leur avait été affecté dans un délai d'un an.
Mais les paysans qui venaient s'installer étaient souvent des serfs et n'avaient que peu de moyens pour construire leur habitation. Souvent les chartes de coutumes les autorisaient à prélever les matériaux nécessaires, terre, bois, pierres sur le territoire de la bastide. Profitant de ces avantages, ils construisaient eux mêmes leur maison, d'aspect sans doute assez rudimentaire. La maison occupait la totalité de la largeur du lot attribué et s'étendait vers l'arrière où une cour et des remises complétaient l'espace.
Seules les habitations donnant sur la place avec leurs arcades soutenues par des gros piliers étaient plus élaborées. Les façades élégantes avec des fenêtres à meneaux (que l'on trouve encore dans certaines bastides), sont en général postérieures à la fondation.
Le fondateur prévoyait également des puits et des fontaines, la construction d'une église et des systèmes de défense. Les terres destinées aux cultures étaient généralement situées à l'extérieur de l'enceinte. Et , chose importante en cette période de forte expansion démographique, elles étaient assez grandes pour nourrir une famille.
Le texte des chartes des coutumes est pratiquement toujours le même, que la bastide soit anglaise ou française. Certaines chartes de coutumes nous sont parvenues, sous la forme d'une copie ou parfois même du document original. Pour les lecteurs curieux, voici la charte des coutumes de Lalinde qui fut traduite et transcrite par l'abbé Goustat dans un bulletin de la Société Historique et Archéologique du Périgord (1883, p89 et suivantes) CLIQUEZ ICI pour lire le PDF
Ainsi ces fondations répondent à un certain nombre de caractéristiques communes d'ordre politique et économique mais aussi, comme nous allons le voir, architectural.

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@ Marie-France Castang-Coutou
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